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L'impôt à la retraite

Cotiser à un régime enregistré d'épargne-retraite (REER) est à la base de la planification financière de la retraite. À cette étape de la vie, il importe de tirer le meilleur parti des règles fiscales en vigueur et de planifier adéquatement le décaissement de celui-ci.

Il est possible de cotiser à son REER en tout temps, au plus tard le 31 décembre de l'année de son 71e anniversaire, dans les limites des droits REER disponibles. Voilà un anniversaire qui marque votre dernière chance de cotiser! C'est aussi la date limite pour transformer son REER en fonds enregistré de revenu de retraite (FERR) ou en rente. Cette transformation peut être effectuée n'importe quand avant cette date.

Il ne faut pas oublier les règles sur le fractionnement du revenu de pension admissible entre conjoints, qui permet de transférer fiscalement jusqu’à 50 % du revenu de pension admissible à votre partenaire. Il s’agit d’un choix annuel qui s’effectue dans la déclaration de revenus. La personne effectuant le transfert doit être âgée de 65 ans et plus. Les principaux revenus admissibles sont les paiements provenant d’un FERR, d’un FRV ou d’un Régime de pension agréé (RPA). Pour une rente provenant d’un RPA, au fédéral uniquement, il est possible de fractionner ce montant avant l’âge de 65 ans. À noter que votre conjoint ou conjointe n’a pas à avoir 65 ans.

Il est important de planifier le décaissement de vos REER, puisque certaines stratégies peuvent être envisagées.

Les retraits d'un REER donnent-ils droit à des crédits d'impôt?

Non. Cependant, les retraits provenant entre autres d'un FERR, d’un FRV, de même que l'encaissement d'une rente acquise avec un REER ou provenant d'un fonds de pension, peuvent donner droit à un crédit d'impôt pour revenu de pension si certaines conditions sont remplies. Le montant du crédit et les conditions diffèrent entre le provincial et le fédéral.

Selon sa situation, si une personne contribuable ne retire pas de rente d'un fonds de pension, la transformation du REER en FERR ou en rente avant 71 ans et l'encaissement d'au moins 2 000 $ par année pourrait être envisagés afin de bénéficier de ce crédit d'impôt.

71 ans : votre dernière chance de cotiser!

Le 31 décembre de l'année de votre 71e anniversaire de naissance (ou celui de votre partenaire pour le REER au conjoint ou conjointe), vous avez, pour une dernière fois, la possibilité d'aller combler vos droits inutilisés accumulés depuis 1991 en cotisant à un REER. Cette cotisation pourrait être déduite dans l'année courante ou lors des années suivantes à votre choix, selon ce qui sera le plus avantageux en fonction de votre revenu imposable annuel.

Comment choisir entre le REER et le FERR?

Les retraits d'un REER sont mieux adaptés aux gens qui ont besoin de liquidités à l'occasion. Le FERR convient plus à quelqu'un qui prévoit des retraits mensuels ou trimestriels chaque année. Il est toujours permis de transférer son FERR en rente à n'importe quel âge ou encore de le reconvertir en REER si le détenteur ou la détentrice n'a pas atteint 71 ans.

La principale différence réside dans l'obligation de retirer du FERR un minimum annuel à un taux fixé par les lois fiscales, selon l'âge de la personne rentière ou de son conjoint ou conjointe. Tout montant supérieur à ce montant minimal peut être retiré selon les besoins, ceux-ci pouvant varier d'une année à l'autre.

Transformer son REER en rente

La rente est un contrat passé avec une compagnie d’assurance vie ou une société de fiducie. En échange de votre REER, l’assureur s’engage à vous verser, à intervalles réguliers, une somme d’argent dont le montant est fixé selon votre sexe et votre âge, les taux d’intérêt en vigueur et les garanties qu’on fait ajouter au contrat.

On peut choisir entre une rente viagère (revenu versé votre vie durant) ou une rente à échéance fixe pour une période égale à 90 ans moins l’âge de la personne visée. Si le conjoint ou la conjointe est plus jeune, il est possible de faire le calcul en se basant sur son âge. On peut aussi transformer une partie seulement de son REER en FERR et une autre partie en rente.

Planifier les retraits au REER du conjoint ou de la conjointe

Le but premier de cette stratégie est le fractionnement de revenus entre les partenaires lors des retraits. Il faut, pour cela, respecter la règle des « 3 X 31 décembre ».

Le conjoint ou la conjointe ne doit pas cotiser dans un REER de l'autre l'année du retrait et les deux années précédentes. Il s'agit des années civiles, et il faut considérer la date des cotisations et non l'année de la déduction. Donc, au moment où il ou elle s'apprête à retirer son REER, il est préférable de cotiser avant la fin de l'année civile plutôt que dans les 60 jours qui suivent. Par exemple, si vous versez une dernière cotisation de 2 000 $ au REER de votre partenaire en février 2023 et qu’il ou elle en retire des sommes avant 2026, vous aurez une imposition sur le montant retiré jusqu'à concurrence de 2 000 $, même si la cotisation de février 2023 a été déduite pour l'année d'imposition 2022. La même cotisation versée en décembre 2022 aurait permis que le retrait à compter de 2025 soit imposable pour la personne qui a encaissé les sommes.

Retirer son REER ou ses économies hors REER?

Souvent, les personnes retraitées se font conseiller de retirer leur REER seulement après avoir utilisé toutes leurs économies investies en dehors du REER, quitte à le léguer en héritage. Selon la situation familiale, l'importance du REER et des revenus et le taux d'imposition marginal, il peut être avantageux de retirer d'abord une partie de son REER.

Ainsi, une personne sans partenaire risque de laisser ses héritiers et héritières aux prises avec un taux d'imposition élevé sur son REER ou son FERR pour l'année de son décès alors que des retraits de son vivant pourraient être assujettis à des taux d'imposition moindres. Il faut évaluer le revenu imposable des prochaines années et les conséquences sur le revenu de l'année du décès pour effectuer les retraits REER qui font profiter des plus bas taux d'imposition. En réinvestissant les liquidités provenant de ces retraits, on a avantage à en tirer des revenus de dividendes ou de gain en capital, qui coûtent toujours moins cher d'impôt que des revenus d'intérêt. Cet avantage n'a pas d'effet pour les placements REER puisque les types de revenus perdent leur nature et sont entièrement imposables lors des retraits sans aucune distinction.