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Corporation Fiera Capital

Gary Ho, CPA, CA, analyste

  • Antécédents de solide performance des fonds et de rendements supérieurs.
  • Solide historique d'accroissement du dividende. Fiera a haussé son dividende de 5,3 % à l'occasion de la publication de ses résultats du 2e trimestre de 2018, et nous prévoyons une autre augmentation (de 5 %) dans la foulée des résultats du 4e trimestre de 2018. Pour 2019, c'est une hausse de 10 % que nous anticipons. Nous continuons de miser sur Fiera à titre de société proposant la plus forte progression du dividende parmi les gestionnaires d'actifs.
  • Les activités de fusion et acquisition seront un vecteur de croissance clé pour le titre au cours des prochaines années. Ayant toutes deux un effet positif sur le BPA ajusté, les récentes acquisitions de CGOV Asset Management et Clearwater Capital Partners constituent de bons exemples à cet égard. La stratégie de la direction s'articule autour d'acquisitions verticales qui lui profiteront en raison de leur taille, et ce, particulièrement en ce qui a trait à ses activités américaines.

Corporation Fiera Capital est un gestionnaire de portefeuille indépendant qui offre des services complets et un large éventail de produits. À l'heure actuelle, son actif sous gestion atteint environ 139 G$ CA. Fondée en 2003, Fiera a fait son entrée en bourse dans la foulée d'une prise de contrôle inversée de Les conseillers en placements Sceptre. La société dispose d'une équipe dynamique de plus de 750 employés, dont 175 spécialistes de l'investissement qui travaillent dans les grands carrefours financiers à l'échelle de la planète. La croissance exponentielle de l'actif sous gestion de Fiera est alimentée par un solide parcours des activités de fusion et acquisition qui se conjugue à une bonne croissance interne liée au rendement des fonds.

Notre point de vue favorable à l'égard de la société repose sur plusieurs vecteurs de croissance à court et à moyen terme. D'une part, nous croyons que les activités de fusion et acquisition seront le principal moteur de locomotion en vue d'atteindre la cible que s'est fixée la direction, à savoir un actif sous gestion de 200 G$ CA d'ici 2020. Cette dernière a d'ailleurs démontré sa capacité à repérer et acquérir des sociétés ayant un effet positif sur le bénéfice par action, en plus de les intégrer avec succès. Elle y parvient grâce à un rigoureux processus de contrôle préalable, tout en nourrissant une culture d'« entreprise de niche aux atouts particuliers ». D'autre part, la société mise sur l'amélioration des efficiences qui devrait se traduire par l'expansion de la marge du BAIIA ajustée au cours des prochaines années (pour atteindre 30 % d'ici 2019 contre quelque 25 % à l'heure actuelle). En outre, la récente acquisition de CGOV (conclue le 31 mai dernier) devrait non seulement avoir un effet bénéfique sur le BAIIA ajusté, mais aussi engendrer une hausse des honoraires de gestion moyens et des marges. Nous sommes d'avis que les prévisions consensuelles des analystes ne reflètent pas entièrement cette situation. Enfin, Fiera propose une attrayante plateforme de gestion d'actifs privés dits alternatifs (ciblant l'immobilier, les infrastructures, l'agriculture, etc.) qui devrait continuer d'alimenter la croissance à court et à moyen terme. Mentionnons également que Fiera prévoit dévoiler son plan stratégique 2022 au mois d'octobre prochain. Cet exercice d'envergure entrepris par la société portera sur le personnel, les procédés, les produits, la distribution et l'innovation.

Cela dit, nous estimons qu'il existe trois facteurs de risque à surveiller de près. Premièrement, la Banque Nationale (son plus gros client compte tenu d'un actif sous gestion de l'ordre de 20-25 G$ CA, soit 14-18 %) a certes signifié son intention de renouveler son entente de gestion d'actifs jusqu'en 2022, mais les détails de celle-ci n'ont toujours pas été partagés. Deuxièmement, Fiera affiche un multiple Dette nette/BAIIA de 2,8x qui s'avère plus élevé que la moyenne de son groupe de comparables (1-1,5x). Troisièmement, le ratio de versement de dividendes s'élève à 77 % (en fonction du BPA ajusté pour le 2e trimestre de l'exercice 2018); la direction affirme toutefois qu'il diminuera autour de 60 % au cours des 12 à 18 prochains mois.

Récemment, la société a procédé à une hausse de 5,3 % de son dividende, ce qui le porte à 0,20 $ CA l'action sur une base trimestrielle. Nous tablons sur une autre augmentation du dividende (5 %) à l'occasion de la publication des résultats du 4e trimestre de 2018. Au cours des cinq dernières années et demie, Fiera a maintenu une politique de dividende prévoyant une augmentation d'un cent un trimestre sur deux. Au cours de cette période, l'action de la société a affiché un rendement en dividendes moyen de 4,2 %. En effectuant une extrapolation selon la même trajectoire de croissance du dividende, nous estimons que le dividende annualisé atteindra 0,96 $ CA l'action à la fin de 2020. En partant du principe que l'action procure un rendement en dividendes de 4,2 %, nous obtenons une valorisation de 22,90 $ CA pour l'action de Fiera, ce qui se traduit par un rendement potentiel total (exclusion faite des dividendes) d'environ 26 % en vertu du taux de croissance annuel composé (TCAC) sur cette même période. Selon un scénario plus prudent, c'est-à-dire en admettant que le rendement se maintienne à 5 % (à l'instar de la moyenne à laquelle se négocient les sociétés comparables), nous calculons une valorisation de 19,20 $ CA l'action qui équivaut à un TCAC de 18 % (exclusion faite des dividendes) au cours de cette période.

En ce qui a trait à l'évaluation, notre cours cible de 15,00 $ CA repose sur l'application d'un multiple de 10,5x à notre estimation du BAIIA ajusté de la société pour les quatre prochains trimestres, lequel multiple est légèrement inférieur à sa moyenne historique de 11,3x. À l'heure actuelle, l'action de Fiera procure un attrayant rendement en dividendes de 6,2 % (parmi les plus élevés au sein des gestionnaires d'actifs comparables).