Développez votre sens critique
Depuis quelques années, grâce aux diverses avancées technologiques, nous sommes en mesure, notamment, d’améliorer notre prise de décision, de gagner du temps et d’être plus efficaces au quotidien. Par exemple, le système GPS conçu pour l’automobile est un outil indispensable lorsqu’on voyage à l’étranger. Cependant, nous avons tendance à lui faire confiance aveuglément et à suivre à la lettre ses indications. Or, cette technologie est faillible et, malheureusement, trois touristes japonais l’ont appris à leurs dépens. En visite en Australie, ils ont dû abandonner leur voiture de location… dans l’océan Pacifique! Même s’il était évident que l’itinéraire proposé par le GPS ne menait nulle part, ils ne l’ont pas mis en doute un seul instant.
Nous pouvons certainement tirer une leçon de cette mésaventure, qui s’applique aussi au domaine boursier...
Les experts auront beau se mettre tous d’accord, ils peuvent se tromper.
À la fin de chaque année, les principaux stratèges de Wall Street publient leurs prévisions de rendement du S&P 500, le principal indice de référence aux États-Unis. À l’image des touristes japonais, nombre de négociateurs actifs suivent religieusement leurs prédictions sans s’interroger sur l’utilité de ce type d’information. En effet, étant donné que ces professionnels possèdent une vaste expérience des marchés boursiers et qu’ils ont un accès privilégié à de l’information financière de qualité ainsi qu’à des modèles sophistiqués de prévisions financières, il est naturellement tentant de leur faire confiance. Cependant, selon moi, il faut éviter de se baser uniquement sur ce type de prévisions, sans quoi votre rendement risque de partir à la dérive...
Tout d’abord, selon Bespoke Investment Group, entre 2000 et 2015, le consensus établi par les stratèges de Wall Street prévoyait une performance positive du S&P 500 pour chacune de ces années et un rendement annuel moyen de 9,5 %. En réalité, au cours de cette période, le S&P 500 a enregistré une performance négative pendant cinq ans — en 2000, 2001, 2002, 2008 et 2015 — et le rendement annuel moyen obtenu n’a été que de 3,9 %. D’ailleurs, en 2008, l’écart de rendement entre la prévision moyenne de ces spécialistes et celle générée par l’indice de référence a été de 49,6 % (consensus : 11,1 % vs S&P 500 : — 38,5 %). Ensuite, du fait qu’ils utilisent sensiblement le même cadre d’analyse, nous remarquons un comportement moutonnier de ces experts dans l’établissement de leurs cours cibles pour le S&P 500. Par exemple, pour 2017, le niveau moyen anticipé est de 2 356 points pour le S&P 500, soit une progression d’environ 5 %. Jonathan Golub, le stratège principal de RBC Capital Markets, est le plus optimiste d’entre eux et prévoit un cours cible à 2 500, soit un écart de seulement de 200 points avec la prévision la plus pessimiste (2 300) que partagent cinq stratèges.
À la lumière de ce qui précède, il est préférable que le négociateur actif développe une méthode d’analyse qui lui est propre. Ainsi, il sera moins enclin à porter attention à ce type de prédictions qui, somme toute, s’avèrent futiles. Pour ce faire, je vous invite à vous inscrire à l’un des nombreux programmes de formation offerts par Desjardins Courtage en ligne. Que ces séances portent sur l’analyse technique, les options ou la gestion du risque, vous pourrez acquérir les connaissances, les compétences et les habiletés nécessaires pour élaborer vos stratégies et gérer adéquatement vos investissements, et surtout, pour développer votre sens critique à l’égard des recommandations des professionnels de la finance comme les stratèges de Wall Street.