Investir dans un PAPE (premier appel public à l’épargne) avec succès
Une entreprise qui fait son entrée sur le marché de la Bourse est toujours un événement spécial. Même quand elle est de petite taille et de nature familiale, les journalistes financiers ne ratent pas l'occasion d'en parler, tandis que les investisseurs aguerris analysent soigneusement les objectifs et la nature de son premier appel public à l'épargne (PAPE).
Le marché des PAPE est très attirant parce qu'on souhaite tous dénicher le prochain Microsoft et faire partie de cette poignée de privilégiés qui auront misé sur une entreprise extraordinaire dès son baptême sur le marché boursier.
On peut obtenir des gains intéressants avec les valeurs nouvellement introduites en Bourse, à condition de bien connaître les conditions et les facteurs qui interviennent dans le rendement de cette catégorie de titres.
Les premières émissions d'actions, dont le prix d'offre et le nombre d'actions à écouler sont révisés à la hausse par les courtiers souscripteurs, constituent normalement un très bon choix pour les investisseurs qui recherchent un gain à court terme.
D'aussi loin que l'on puisse remonter dans l'histoire des Bourses américaine et canadienne, on a observé que les titres nouvellement inscrits sur un parquet offrent un rendement spectaculaire (15 % en moyenne) lors de leurs trois premiers jours de négociation. À condition bien sûr d'avoir pu mettre la main sur ces titres aux prix de l'offre des courtiers souscripteurs.
Pour réaliser un bon placement, il faut que l'émission d'actions ne serve pas seulement à enrichir les actionnaires initiaux ou à éponger les dettes de la compagnie; les capitaux récoltés par l'appel à l'épargne doivent idéalement servir à des fins de croissance de la compagnie ou pour des acquisitions.
Il est préférable de miser sur des entreprises qui ont au moins une dizaine d'années d'existence et qui affichent une croissance régulière des bénéfices et des ventes supérieures à la moyenne. La taille de l'entreprise est un autre facteur important, et l'investisseur recherchera de préférence les sociétés qui ont une capitalisation boursière d'au moins 100 millions de dollars.
La recherche universitaire américaine et canadienne a montré également que les émissions d'actions les plus payantes pour l'investisseur sont celles qui sont pilotées par les grandes institutions financières car ces dernières ont leurs propres équipes d'analystes, comptent d'importants clients institutionnels et jouissent d'un grand prestige dans leur milieu.
Enfin, il ne faut pas oublier que les entreprises qui étaient supportées par des investisseurs institutionnels (ou à capital de risque) avant leur émission publique d'actions génèrent un rendement deux fois plus élevé lors de leurs cinq premières années comme sociétés ouvertes, en comparaison avec les entreprises qui n'ont pas profité de ce type de financement.
Investir dans une nouvelle émission d'actions, peu importe le type d'entreprise ou le genre de titre émis, ne vous épargne pas de faire vos devoirs. Vous devez être aussi vigilant que lorsque vous achetez des actions sur le marché de la Bourse, tout en respectant ces quelques règles supplémentaires.