« Top-down » ou « bottom-up » ?
Êtes-vous du type « top-down » ou « bottom-up » ? Cela va peut-être vous surprendre, mais il s'agit de deux grandes écoles de pensée en investissement. L'approche « top-down » ou descendante, consiste, comme son nom l'indique, en un processus d'analyse évoluant de haut en bas et qui comporte généralement trois étapes. L'investisseur procède tout d'abord à un examen de la conjoncture économique à l'échelle nationale ou internationale, et ce, afin de vérifier si les perspectives s'avèrent favorables pour le marché des actions. Cet exercice lui permet habituellement d'identifier les secteurs industriels les plus prometteurs pour les 12 à 36 prochains mois. S'ensuit l'identification par l'investisseur des titres les plusintéressants pour son portefeuille.
Les partisans de l'approche dite « top-down » croient que la conjoncture économique générale et la vigueur d'un secteur industriel en particulier ont un impact considérable sur le rendement des titres, et qu'un investisseur doit absolument effectuer une recherche reposant sur ces deux niveaux d'analyse lorsque vient le temps de sélectionner des valeurs pour son portefeuille. L'environnement économique exerce une influence déterminante sur les profits des entreprises, les attitudes et les anticipations desinvestisseurs, et donc forcément sur le cours des actions en Bourse. Pour les partisans de l'approche « top-down », ignorer cette réalité revient à courir des risques énormes et inutiles susceptibles de causer de sérieux préjudices à son portefeuille.
L'approche «bottom-up», dite ascendante ou de bas en haut, consiste moins à faire le chemin inverse qu'à sélectionner des titres sans attacher trop d'importance à l'analyse d'un secteur industriel en particulier ou de la conjoncture économique dans son ensemble. Les adeptes de l'approche dite « bottom-up », à l'instar de Warren Buffett et Peter Lynch, soutiennent qu'il est toujours possible de dénicher une entreprise extraordinaire dont le titre en Bourse se négocie en dessous de sa valeur réelle, particulièrement lorsqueladite entreprise affiche un potentiel de croissance nettement supérieur à la moyenne, et ce, en dépit de l'état de santé du secteur d'activité au sein duquel elle évolue ou de l'économie en général. En somme, l'approche dite « bottom-up » recommande d'acheter les titres des entreprises qui sont relativement affranchies, qui font preuve d'une grande autonomie face à leur environnement économique et qui ont la capacité d'assurer par elles-mêmes leur développement.
Les approches «top-down» et «bottom-up» s'appliquent aussi bien à l'analyse technique qu'à l'analyse fondamentale. On qualifie de « top-down » le type d'analyse technique qui incite d'abord l'investisseur de poser un diagnostic, à l'aide de graphiques portant sur le cours de divers indices, sur la direction générale empruntée par les marchés. Si la tendance est favorable et que certains secteurs industriels se révèlent nettement plus « positifs » que d'autres, l'investisseur porte alors une attention particulière aux titres qui présentent les signaux haussiers les plus clairs et le plus faible risque de baisse sur les prochains mois. L'analyste technique de type « bottom-up » empruntera un chemin beaucoup plus direct, en portant tout de suite son attention sur les graphiques boursiers des entreprises individuelles.
La très grande majorité des analystes financiers à l'emploi des firmes de courtage prêchent pour l'approche fondamentale de type « top-down». Si vous achetez les actions d'une entreprise à la suite de recommandations émises par les analystes, considérez-vous comme un investisseur influencé par la méthode « top-down ».
Chacune des deux philosophies d'investissement comporte ses avantages et ses inconvénients. L'analyse fondamentale ascendante d'une entreprise peut se faire avec un coffre à outils de dimension modeste, facilement accessible à l'investisseur amateur, tandis que l'analyse fondamentale descendante exige un coffre à outils beaucoup plus complet et volumineux, que seuls les investisseurs professionnels peuvent habituellement s'offrir.