Stratégie REER – Cotisez tôt; cotisez le maximum

Deux personnes investiront chacune un total de 45 000 $ dans leur REER. La première verse 1 500 $ par année dès l’âge de 25 ans et le fera pendant 30 ans. L’autre attend le début de la quarantaine et cotise 3 000 $ par an pendant 15 ans.

Comme vous le voyez, la première touchera bien plus que la seconde à 55 ans.

Le principe est simple : le temps joue en votre faveur. Plus les sommes investies demeurent longtemps à l’abri de l’impôt, plus vos investissements ont l’occasion de bénéficier d’un effet multiplicateur. C’est l’effet du rendement composé. Voilà pourquoi il est important de commencer à cotiser tôt dans la vie.

Évidemment, il n’est pas toujours facile pour les personnes diplômées qui entrent sur le marché du travail ou pour les ménages qui ont de jeunes enfants d’investir en prévision de leur retraite, qui paraît lointaine. Mais l’important c’est de commencer, quel que soit le montant que vous versez. Souvenez-vous : le temps est votre allié!

Cotisez le maximum

Efforcez-vous, dans la mesure du possible, de toujours cotiser le maximum.

Si, au cours d’années antérieures, vous n’avez pas cotisé le maximum de vos droits REER, vous avez alors des droits de cotisation inutilisés que vous pouvez utiliser; une possibilité à considérer en cas de rentrée d’argent inattendue. Vous pouvez même emprunter pour vous prévaloir pleinement de ces droits inutilisés.

Cotisez par versements périodiques

Pour développer l’habitude d’investir chaque année dans votre REER, le secret est de cotiser tout au long de l'année. Ainsi, vous évitez la cohue de février et vous profitez d'une plus longue période de capitalisation à l'abri de l'impôt, puisque vos sommes investies pourraient générer un rendement dès le jour où elles sont effectuées.

Optez pour la formule d'investissement par versements périodiques, prélevés directement sur votre compte. Vous verrez : quelques dollars par semaine ou par mois finissent par représenter un capital respectable. Il suffit d'autoriser votre caisse à prélever sur l'un de vos comptes le montant que vous aurez fixé. Vous choisissez aussi la fréquence. En tout temps, vous pouvez modifier le montant et la fréquence de votre virement.

Voici ce que pourraient vous rapporter vos versements périodiques:

Tirez profit des droits de cotisation inutilisés

Si, pour une année d'imposition donnée, votre cotisation au REER n'atteint pas le maximum de vos droits REER, vous avez alors des droits de cotisation inutilisés dont vous pouvez vous prévaloir au cours des années qui suivent.

Exemple : Vos droits de cotisation REER pour une année sont de 10 000 $, mais vous ne versez que 2 000 $ dans votre REER. Le solde inutilisé de 8 000 $ demeure disponible, auquel s’ajouteront les nouveaux droits REER de l’année suivante.

Cotisations excédentaires

En plus, la loi vous permet de faire des cotisations excédentaires allant jusqu'à 2 000 $. Une pénalité de 1 % par mois sur l’excédent s’applique passé cette limite. Le montant de cet excédent ne donne pas droit à une déduction pour l'année en cours. Il peut l'être pour les années subséquentes, si vous accumulez suffisamment de nouveaux droits de cotisation REER.

Empruntez pour investir dans un REER

Il est parfois avantageux d'emprunter pour cotiser à son REER.

Exemple : Votre revenu imposable est de 70 000 $. Vous voulez cotiser 2 000 $ à votre REER cette année. Que se passe-t-il si vous empruntez 8 000 $ pour porter votre cotisation à 10 000 $ (dans la mesure où cette cotisation respecte vos limites fiscales)?

Supposons qu'il s'agit d'un prêt de 5 ans, au taux de 7,20 %. Les barèmes d'imposition sont ceux de 2023. Si vous recevez un remboursement d'impôt de 3 712 $, vous pourriez le remettre immédiatement en remboursement d’une partie du prêt, réduisant le solde à 4 288 $ (8 000 $ - 3 712 $). Ensuite, vous aurez cinq ans pour acquitter ce solde qui, à l'échéance, vous aura coûté 5 088.20 $¹, incluant les intérêts.

Le tableau qui suit compare l'évolution d'une cotisation de 2 000 $ et celle d'une cotisation de 10 000 $ en supposant un rendement annuel de 7 %.

Notes

1. Le remboursement du prêt est calculé sur une période d'amortissement de 5 ans, avec des remboursements effectués hebdomadairement au taux de 7,20 %, en considérant que l'économie d'impôt est utilisée pour réduire le prêt après un délai de 8 semaines, soit le délai entre la cotisation effectuée à la fin du mois de février et la date approximative de la réception du remboursement d'impôt.