Défis et opportunités en Asie
L’Asie est l’un des principaux moteurs de croissance économique de la planète. Toutefois, ce continent ayant la Chine comme épicentre, les doutes commencent à s’accumuler sur les perspectives d’avenir au cours des prochaines années. Il semble que plusieurs occasions continueront de s’offrir aux investisseurs que cette région du monde intéresse, mais à la condition que les principales économies asiatiques, notamment la Chine, performent adéquatement et réussissent les réformes nécessaires à la poursuite de leur développement.
Un continent, mais des économies très différentes
Peut-être davantage que les autres continents, l’Asie comporte un éventail très disparate de types d’économies. Certaines font depuis longtemps partie du club des pays avancés, comme le Japon et, plus récemment, la Corée du Sud. Au centre du continent – et présentant un poids énorme – se trouve la Chine, qui possède à la fois les aspects d’une économie moderne et d’une économie en développement. Finalement, autour de ces grandes économies, il y a des pays dont les niveaux de développement sont disparates, comme le Vietnam, la Thaïlande, Singapour et les Philippines. La progression des économies asiatiques depuis 15 ans – et surtout celle de la Chine – fait en sorte que leur poids au sein de l’économie mondiale (selon la parité des pouvoirs d’achat) est de plus en plus lourd, passant de 27,7 % au début des années 2000 à 36,1 % en 2013.
Croissance économique potentielle
La croissance économique a généralement ralenti en Asie au cours des derniers trimestres, mais qu’en est-il des perspectives à moyen terme ? Pour en avoir une idée, il faut normalement observer l’évolution du PIB potentiel des principaux pays de la région. L’OCDE table sur une croissance possible de 7,0 % en Chine en 2016, comparativement à 10,2 % entre 2000 et 2009. Sans être une mesure exacte du potentiel de croissance du PIB réel, les prévisions à moyen terme du Fonds monétaire international (FMI) émettent un deuxième avis. Dans le cas de la Chine, le FMI table sur une croissance moyenne de 6,2 % de l’an prochain à 2020. Il est donc clair que l’économie chinoise demeurera relativement faible par rapport à ce à quoi elle nous avait habitués.
L’OCDE estime que la croissance potentielle de l’Inde se situe à 7,1 % pour 2016. Par contre, les prévisions à moyen terme sont plus élevées et atteignent 7,6 % en moyenne pour les cinq prochaines années. Ce pays devrait profiter à la fois d’une croissance rapide de sa population et d’une productivité accrue qui entraîneront une nouvelle vague d’investissement et une libéralisation de son économie.
Depuis un bon moment déjà, le Japon connaît des problèmes démographiques qui devraient empirer au cours des prochaines années. Cela se traduit par un potentiel anémique de 0,6 % pour 2016 et une croissance à moyen terme que le FMI estime à guère mieux que 0,7 %. Cette économie est toutefois sauvée par une bonne productivité du travail et une bonne compétitivité. Le FMI prévoit une croissance à moyen terme de 3,5 % en Corée du Sud, ce qui demeure un peu plus élevé que ce qui a été enregistré récemment.
Un marché boursier miné par l’immaturité chinoise
En Asie, la Bourse a été particulièrement volatile au cours de la dernière année. Cette situation est surtout due au marché chinois qui, en un an, est parvenu à gonfler une bulle boursière pour ensuite la voir éclater. Bien que le marché boursier chinois soit relativement modeste sur le plan de la capitalisation – notamment en comparaison du marché japonais, qui est pratiquement 2,5 fois plus important –, ses brusques mouvements ont secoué l’ensemble des marchés de la planète, y compris, évidemment, ceux de l’Asie.
L’évolution future du marché asiatique en général dépendra fortement de la situation économique et de la performance des entreprises. Selon les analystes sondés par la firme Institutional Brokers’ Estimate System (I/B/E/S), la croissance annuelle moyenne à long terme des bénéfices par action sera pratiquement la même en Asie-Pacifique (+ 9,9 %) et aux États-Unis (10,0 %), et sera légèrement moindre qu’en Europe (11,6 %). Les taux de croissance sont cependant un peu plus élevés en Corée (11,4 %), au Japon (10,5 %) et surtout en Inde (17,5 %). On remarque toutefois une tendance à la baisse des prévisions pour les profits par action en Chine. Au printemps, au plus fort de la bulle, on prévoyait un gain annuel moyen à long terme de 15,8 %; ce taux de croissance a glissé depuis à moins de 10 %, soit l’un des taux les plus faibles enregistrés depuis 2004. Comme les autres bourses de la planète, le marché asiatique pourrait continuer de profiter de taux d’intérêt très bas.
Réussir le virage
L’importance de l’Asie au sein de l’économie mondiale et les perspectives qu’offre le développement continu des pays émergents, notamment la Chine et l’Inde, en font un incontournable pour les investisseurs. Le succès de l’Asie reposera cependant sur la bonne marche des réformes qui sont nécessaires dans plusieurs pays. La Chine a déjà mis la main à la pâte. Les réformes risquent, à court terme, de contribuer au ralentissement de la croissance du PIB réel, mais l’avènement d’une demande intérieure plus robuste et de marchés financiers plus évolués est une condition essentielle à une croissance à long terme plus saine et plus soutenue. Une réussite à cet égard entraînerait inévitablement une embellie sur le plan des perspectives de rendement. En Inde, les réformes en sont à leurs balbutiements et les défis demeurent énormes, mais la croissance est déjà plus intéressante. Même au Japon, les efforts doivent se poursuivre, et la croissance devra reposer sur des solutions plus solides qu’un yen faible et une politique monétaire expansionniste.
Pour l’ensemble de la région, la mise en place éventuelle du Partenariat transpacifique est très positive et offre des occasions attrayantes. La libéralisation encore plus grande des échanges pourrait redonner un deuxième souffle à une mondialisation qui semble stagner. Pour assurer une bonne contribution des économies asiatiques à l’économie mondiale et un rendement intéressant aux investisseurs, il faudra cependant que l’ensemble de la région continue de progresser sur le plan de la productivité et de la compétitivité, tout en poursuivant le développement de son marché intérieur.
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