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Donald Trump, 45e président des États-Unis

Avec une victoire qui a fait mentir la grande majorité des sondages et des prévisions, Donald Trump a été élu président des États-Unis. Cette victoire surprise a évidemment des effets immédiats sur les marchés. On en a eu un aperçu avec la remontée dans certains sondages au cours de la première semaine de novembre. Mais la concrétisation de la victoire, plus populiste que républicaine, fait en sorte que les investisseurs doivent s’ajuster à cette nouvelle réalité. Il faut toutefois garder en mémoire l’autre surprise de 2016, celle du Brexit au Royaume-Uni, qui a aussi amené une vive réaction des marchés. Dans le cas de la Bourse, on a cependant vu les indices britanniques remonter au cours de l’été et les craintes immédiates s’apaiser. Il reste maintenant à voir si la confiance des entreprises et des ménages américains sera assez affectée pour avoir un effet réel sur l’économie. Les données des prochains mois nous le diront.

Lorsqu’il prendra place dans le bureau ovale de la Maison-Blanche le 20 janvier, que devrait amener le président Trump? Son programmenote de bas de page 1 met beaucoup d’accent sur une relance de l’économie américaine par le biais de baisses drastiques des impôts des particuliers et des entreprises, par des investissements en infrastructures, par une réduction de la réglementation et par la renégociation des accords commerciaux. Le Congrès, qui est demeuré à majorité républicaine au Sénat comme à la Chambre des représentants, ne devrait pas trop freiner cet agenda. Mais le pouvoir de la minorité démocrate au Sénat de faire de l’obstruction procédurale pourrait causer certaines difficultés. Sans compter certains républicains qui sont plus libre-échangistes ou qui prônent la prudence budgétaire.

Tel quel et nonobstant les effets immédiats de sa victoire sur les marchés ou sur la confiance, le programme de M. Trump pourrait amener une contribution positive à l’économie américaine à court terme. Toutefois, le coût budgétaire des mesures proposées (qui impliquent avec des hypothèses réalistes un gonflement de la dette et des déficits) constitue un risque à plus long terme. Les propositions sur les restrictions à l’immigration devraient affecter négativement l’offre de travail, ce qui pourrait ralentir la croissance du PIB potentiel. Enfin, et c’est le principal risque, le durcissement des relations internationales, notamment en ce qui a trait aux accords commerciaux, pourrait miner la croissance. Évidemment, c’est aussi la principale source d’inquiétude pour les économies canadienne et québécoise.

Implications : L’élection de M. Trump est une surprise importante que les marchés doivent maintenant prendre en compte. Les dirigeants de la Réserve fédérale devront aussi s’ajuster. Jusqu’à hier, les probabilités d’une hausse des taux directeurs à la réunion du 14 décembre étaient très élevées. Elles ont quelque peu baissé, reflétant l’instabilité observée sur les marchés et l’incertitude accrue pour l’économie américaine. Il faudra aussi ajuster les scénarios économiques. Il semble toutefois trop tôt pour escompter une éventuelle abrogation des accords commerciaux, incluant l’ALÉNA. Donc, pour le moment, les effets appréhendés sur les économies américaine, canadienne et québécoise devraient être modérés. Mais, rappelons-le, l’incertitude et les risques ont pris beaucoup d’ampleur.

La probabilité d’une hausse de taux d’intérêt par la Réserve fédérale a diminué, mais demeure élevée
  1. Desjardins, Études économiques, Point de vue économique, « Les élections du 8 novembre et l’économie américaine », des 2 et 4 novembre 2016, www.desjardins.com/ressources/pdf/pv161102-f.pdf?resVer=1478092785000 et www.desjardins.com/ressources/pdf/pv161104-f.pdf?resVer=1478258781000.