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La performance boursière, une affaire de femmes?

Dans un article ATTENTION - Ce lien ouvrira dans un nouvel onglet. publié sur le site du Fonds monétaire international, la présidente de cette institution, Christine Lagarde, milite en faveur d’une plus grande participation des femmes à la population active. « C’est bon pour la croissance, écrit-elle. Selon des études du FMI, une telle participation offre indéniablement des avantages macroéconomiques importants », ajoute la diplomate française.

Graphique 1 - Elles travaillent, n'est-ce pas?

Comme le montre le tableau ci-contre, le taux d’activité des femmes est loin d’être uniforme dans les pays de l’OCDE et dans le monde. On constate toutefois que les pays scandinaves, réputés pour accorder une place plus importante aux femmes dans le marché du travail, ont une performance économique supérieure. À titre d’exemple, le PIB par personne en Norvège était de 103 000 $ en 2013, soit environ deux fois celui du Canada.

Ce qui est d’autant plus fascinant, c’est l’impact microéconomique qu’ont les femmes sur la performance des entreprises. Une étude récente ATTENTION - Ce lien ouvrira dans un nouvel onglet. menée par le cabinet McKinsey, en collaboration avec l’organisme LeanIn.org, arrive à la conclusion que les entreprises dont la main-d’œuvre est plus diversifiée performent mieux financièrement. Pourtant, les investisseurs autonomes tiennent rarement compte de cet indicateur.

Aujourd’hui, les femmes comptent pour 46 % de la main-d’œuvre aux États-Unis. Pourtant, le plafond de verre est bien réel : plus on monte dans la hiérarchie, plus la proportion de femmes diminue, pour atteindre un maigre 19 % au niveau des comités exécutifs. C’est justement là où le bât blesse.

L’étude de McKinsey révèle qu’au niveau mondial, les entreprises qui se classent dans le quartile supérieur sur le plan de la diversité génèrent un rendement des capitaux propres (return on equity) qui dépasse de 53 % celui des entreprises du quartile inférieur. Pour les entreprises américaines seulement, cet écart s’élève à 95 %.

Paradoxalement, certaines des entreprises les plus connues – et les plus performantes – nous offrent des contre-exemples. Ainsi, parmi les 11 membres de la haute direction d’Apple, une seule femme, Angela Ahrendts, occupe un poste décisionnel. Chez Tesla Motors, on compte une seule femme parmi les sept hauts dirigeants, et chez Bell Canada, il y en a deux sur 13. Même chez Facebook, une société dont la directrice des opérations, Sheryl Sandberg, a fondé le mouvement Lean In, il n’y a que cinq femmes parmi les 22 hauts dirigeants.

Pourtant, comme le montrent les données, ces entreprises gagneraient vraisemblablement à diversifier la composition de leur équipe de gouvernance. Qui sait? Peut-être enregistreraient-elles alors des rendements supérieurs à ceux qu’elles ont générés au cours des dernières années?

Certes, la gouvernance d’une entreprise n’est pas qu’une affaire d’origine ethnique ou de genre : elle doit mettre à profit le talent de personnes qui ont un rôle à jouer à un moment précis dans l’évolution de l’entreprise.

Il n’en demeure pas moins qu’en prenant un peu de recul et en observant le comportement de l’ensemble des firmes cotées en Bourse, on observe des tendances de fond, notamment en ce qui a trait à l’impact positif que peut avoir la diversité. Voilà un indicateur de plus auquel on doit s’attarder au moment de sélectionner les titres de son portefeuille.