Les marchés boursiers ont un biais haussier à long terme
Au cours des dix dernières années, de nombreux événements ont eu des répercussions sur les activités à la Bourse. En voici 10 que nous avons judicieusement sélectionnés :
- La crise financière de 2007-2008 frappe les marchés;
- Le 6 mai 2010, le Dow Jones Industrial Average chute de plus de 9 % en l’espace de dix minutes (Flash Crash);
- En 2010-2011, la crise de la dette publique grecque éclate;
- En 2011, plusieurs mouvements révolutionnaires voient le jour dans divers pays comme l’Égypte, la Jordanie, la Libye, le Maroc, la Tunisie et la Syrie, d’où l’expression « printemps arabe »;
- Entre 2013 et 2015, une épidémie d’Ebola tue quelque 11 000 personnes;
- Le 13 novembre 2015, à Paris, une série de fusillades et d’attaques-suicides fait 130 morts et 413 blessés;
- Entre juillet 2014 et février 2016, les cours pétroliers perdent plus de 65 % de leur valeur;
- Le 23 juin 2016, les Britanniques se prononcent en faveur du retrait de leur pays de l’Union européenne (Brexit);
- En novembre 2016, Donald Trump remporte l’élection présidentielle américaine;
- En 2017, la Corée du Nord multiplie les essais nucléaires.
Selon vous, en vous fiant uniquement à cette liste, lequel des deux véhicules financiers suivants a réalisé la meilleure performance boursière au cours de cette décennie :
- Un fonds négocié en Bourse qui réplique la performance du S&P 500, l’indice de référence américain (approche passive)
- Un regroupement de fonds gérés par des gestionnaires de portefeuille expérimentés (approche active)
À première vue, la deuxième option constituerait une réponse logique. En effet, grâce à leur expertise, les spécialistes en investissement ont sûrement créé de la valeur ajoutée en ajustant adéquatement les positions en portefeuille en fonction des événements cités plus haut. Eh bien, non! Au contraire, le S&P 500 a généré un rendement annualisé moyen supérieur de près de 5 % (7,1 % vs 2,2 %)! D’ailleurs, les résultats de cette mise en situation sont tirés d’un pari réel d’une valeur d’un million de dollars qu’a remporté le célèbre investisseur Warren Buffett contre Ted Seides, un ancien directeur de la firme d’investissement Protégé Partners, qui a choisi les gestionnaires de portefeuille.
Comment expliquer un tel résultat ? Selon Spencer Jakab, journaliste au Wall Street Journal, le « biais de l’illusion de la connaissance » désigne la propension à surestimer la qualité des informations dont nous disposons et notre aptitude à les interpréter. C’est la raison pour laquelle, lorsqu’ils sont confrontés à des circonstances dramatiques, de nombreux investisseurs tentent de « déjouer » les marchés boursiers en négociant activement ou en restant sur les lignes de côté, une stratégie peu efficace et souvent observée chez les professionnels de la finance. À cet égard, une étude menée par Openfolio révèle qu’en 2014, les enseignants ont réalisé un rendement boursier deux fois plus élevé que celui des personnes œuvrant dans les services financiers!
Être optimiste est un combat.
Cela dit, nous devons demeurer optimistes. Bien que l’investisseur n’ait aucune emprise sur certains événements comme un attentat terroriste, l’issue d’une élection présidentielle ou l’avènement d’une épidémie à grande échelle, il doit demeurer discipliné et patient en misant sur le fait qu’à long terme, les marchés boursiers ont un biais haussier. Par exemple, entre 1926 et 2017, le rendement annuel moyen du S&P 500 a été d’environ 10 %. Il est donc souhaitable de recourir à un plan d’investissement systématique, c’est-à-dire d’investir, de façon automatique, la même somme d’argent à une fréquence régulière dans un portefeuille bien diversifié qui correspond à nos objectifs de placement et à notre tolérance au risque. Nous amenuisons alors les conséquences des biais comportementaux comme l’illusion de la connaissance, améliorant ainsi notre performance boursière.
Peu importe notre opinion, nous devons admettre que nous vivons dans un monde meilleur. Grâce aux percées médicales, scientifiques et technologiques, la croissance économique mondiale est robuste et soutenue, ce qui permet d’obtenir des gains de productivité et d’améliorer notre qualité de vie. Voici un aperçu des principaux facteurs qui ont contribué au progrès des 100 dernières années.
L’espérance de vie | Tendance à la hausse | x 2 |
---|---|---|
Le revenu moyen | Tendance à la hausse | x 3 |
La mortalité infantile | Tendance à la baisse | x 10 |
Le coût de la nourriture | Tendance à la baisse | x 10 |
Le coût de l’électricité | Tendance à la baisse | x 10 |
Le coût de transport | Tendance à la baisse | x 100 |
Le coût des communications | Tendance à la baisse | x 1000 |
Source : Peter H. Diamandis et Steven Kotler. Abundance : The Future is Better Than You Think, Free Press, 21 février 2012. |
Tant et aussi longtemps que nous assisterons à des avancées notables dans des domaines tels que l’informatique, l’intelligence artificielle, la médecine numérique ou la biologie synthétique, nous pouvons demeurer optimistes et garder le cap!