Des idées pour la négociation intrasession
Carpe diem (« Profite du moment actuel ») est l'exhortation d'Horace, le poète latin du premier siècle av. J.-C. Il se référait au fait que dans la vie de son époque il était préférable de profiter du moment présent plutôt qu'espérer dans les bénéfices d'un lendemain.
Si on a la possibilité de passer une partie de la journée devant les écrans en analysant cotes et graphiques, la négociation intrasession (en anglais Day Trading) est une façon de se simplifier la vie, parce qu'on est à l'abri, dans la plupart des cas, des effets, parfois à surprise, des nouvelles qui sortent après la fermeture des marchés. En d'autres mots, carpe diem est vraiment la devise du négociateur intrasession. À l'opposé, l'investisseur intersession introduit le concept de temps, du lendemain, pour diluer le risque de ses positions (si le prix va contre lui en ce moment, il espère que plus tard le prix renversera sa tendance)
La négociation intrasession est une activité dont les outils qui identifient quand acheter et vendre sont similaires à ceux de la négociation intersession, sauf quelques critères spécifiques. Parmi ces derniers, on a le volume.
Puisque le négociateur travaille sur des périodes très courtes, généralement de deux minutes, il doit s'assurer que dans chacune des périodes il y ait constamment assez de volume de transactions pour réaliser un achat et une vente immédiate, sans perturber le marché. Ceci signifie que le nombre de transactions quotidiennes du marché doit être élevé. Voici trois exemples de liquidité.
A - Les graphiques 1 et 2 représentent l'indice américain S&P500 sous sa version FNB en dollars canadiens (XSP.TO).
Le graphique 2 montre l'évolution des prix du XSP.TO, et le volume correspondant, à chaque séance, sur plusieurs mois (de décembre 2013 à août 2014). On note que la moyenne du volume quotidien est entre 0,5 et 1 million de parts négociées (voir dans le bas du graphique). Ce qui est très bon pour le marché canadien en général.
Le graphique 1 montre le XSP.TO uniquement à la dernière séance du graphique 2, morcelé en périodes de deux minutes. On constate facilement que le volume de la séance est éparpillé de façon manifestement inégale : souvent, il n'y a qu'une seule transaction (un petit trait horizontal). On voit quelques chandelles, indiquant plus qu'une transaction. Plusieurs périodes de 2 minutes n'ont aucune transaction.
Une séance de Bourse est composée de 195 périodes de deux minutes chacune (chaque séance normale de 9 h 30 à 16 h implique un total de 6 heures et 30 minutes de négociation ou 195 fois deux minutes). Un volume moyen de 750 000 parts négociées par séance, divisé par 195 périodes donne un peu moins que 4 000 parts par période de deux minutes. Le graphique 1 nous montre que ce volume n'est pas suffisant pour assurer l'activité de Day Trading : le XSP, malgré son bon volume quotidien, n'est pas recommandable pour l'activité inrasession parce qu'on risque d'être le seul à négocier dans une période donnée, seul contre un mainteneur du marché, par manque de concurrence parmi les investisseurs. Ce qui ne correspond pas habituellement au meilleur prix qu'on pourrait obtenir, quand plusieurs participants sont en même temps dans le marché.
Si on veut attribuer une note entre 1 (= le pire) et 5 (= le meilleur) à XSP.TO dans la négociation intrasession, celle-ci serait un maigre 1.
B – Les graphiques 3 et 4 représentent le titre canadien BCE.TO.
Dans le graphique 4 (BCE de décembre 2013 à août 2014) on constate que le volume moyen quotidien est d'environ 2 millions de parts négociées. Ce volume, divisé par 195 périodes de deux minutes, donne en moyenne un peu plus que 10 000 parts à tous les deux minutes. En conséquence, le graphique 3 montre qu'à toutes les périodes de deux minutes il y a des transactions. C'est considérablement mieux que dans le cas du XSP.TO. Toutefois, on constate dans ce graphique 3 qu'il y a des suites de périodes égales, comme, par exemple, entre 11 h et 11 h 10 ou entre 14 h 56 et 15 h 30, ou par gradins, entre 13 h et 13 h 30. Ces comportements indiquent une baisse du volume. Il est évident que le volume moyen n'est que moyen, et à chaque période on peut avoir plus de volume et moins de volume que la moyenne. Mais, ici, le « moins » est vraiment bas, au point d'être fait, par exemple, de deux seules transactions (pour avoir une barre dans le graphique, il suffit de deux seules transactions à deux prix différents).
Si l'on veut attribuer une note entre 1 (= le pire) et 5 (= le meilleur) à BCE.TO dans la négociation intrasession, celle-ci serait un neutre 2,5.
C - Les graphiques 5 et 6 représentent l'indice américain S&P500 sous sa version FNB en dollars américains, tel que négocié au NYSE (SPY).
Parmi les FNB américains, le volume du SPY est le plus grand. C'est donc un cas extrême de grande liquidité. Le graphique 6 montre un volume moyen quotidien d'environ 100 millions de parts. En divisant ce nombre par 195, ceci donne un volume, par période de deux minutes, d'environ 0,5 million de parts échangées. En regardant le graphique 6, on note un comportement des prix en tout semblable en style à celui du graphique 5 : ceci est une indication de grand volume à toutes les périodes intrasession.
Si on veut attribuer une note entre 1 (= le pire) et 5 (= le meilleur) à SPY dans la négociation intrasession, celle-ci serait absolument un 5.
( Note - La ligne pointillée bleue horizontale dans les graphiques 1, 3 et 5 indique le niveau de prix de la fermeture à la séance précédente. )
Clairement, la première préoccupation du négociateur intrasession est de choisir des titres ou des FNB sur actions qui lui permettent d'acheter ou de vendre instantanément. Ceci est assuré par un volume intrasession significativement élevé et constant.
Il faut aussi que chaque période intrasession soit comblée d'un volume qui est un multiple, par exemple au moins 20 fois, du nombre d'actions ou de parts de FNB que le Day Trader veut négocier avec son capital.